Samedi, 31 mai 2025, Dubaï a enregistré une température record de 51,6 degrés, la plus élevée jamais mesurée sur la planète au mois de mai. Cet événement spectaculaire illustre la multiplication des vagues de chaleur à travers le monde. L'Organisation météorologique mondiale (OMM) anticipe même que le réchauffement climatique pourrait dépasser les +1,5 degré d'ici quatre ans, un seuil crucial fixé par l'Accord de Paris sur le climat, adopté il y a tout juste dix ans.
Comment mesure-t-on précisément la température sur toute la planète, en tout lieu et à tout moment ?
La réponse est à la fois simple et complexe : grâce à une multitude de thermomètres. Le réseau mondial de climatologie historique comprend environ 100 000 stations réparties dans 180 pays, ainsi que des océans. Ces stations météorologiques, complétées par des ballons-sondes, des bouées, des radars et des satellites, constituent une énorme base de données. Les mesures sont prises selon des normes strictes : la température de l'air est mesurée à l'abri, à deux mètres de hauteur, en évitant les ombres portées et les surfaces chaudes comme le macadam.
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Malgré toutes ces précautions, des erreurs peuvent survenir. Par exemple, l'an dernier, les autorités indiennes avaient annoncé un record de 52,3 degrés à New Delhi, mais cette mesure a été invalidée après vérification par l'OMM en raison d'un capteur défaillant. En effet, la plupart des mesures et tous les records annoncés sont vérifiés indépendamment par l'Organisation météorologique mondiale pour garantir leur fiabilité.
Records historiques et controverses
Certains records historiques restent débattus. Par exemple, la température de 56,7 degrés enregistrée en 1913 dans la Vallée de la Mort aux États-Unis est toujours officiellement valable, bien que contestée en raison de conditions locales particulières lors de la mesure. Les températures records plus récentes et fiables avoisinent plutôt les 54 degrés, mesurées à nouveau dans la Vallée de la Mort, ainsi qu'au Koweït et au Pakistan.
En faisant la moyenne de toutes ces températures, on détermine si un mois ou une année a été le plus chaud jamais enregistré. Cependant, le processus est plus complexe qu'il n'y paraît. Les différents organismes n'arrivent pas toujours aux mêmes résultats, leurs moyennes pouvant varier de quelques centièmes de degré. Les données sont interprétées par des outils de "réanalyse", et les résultats dépendent des modèles utilisés par les organismes européens ou américains. Malgré ces différences minimes, les tendances sont partagées : le réchauffement climatique se fait sentir, et les dix dernières années sont les plus chaudes jamais mesurées. L'année 2024 est d'ores et déjà l'année la plus chaude enregistrée, et 2025 semble partir sur les mêmes bases.
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