Alors que la France profite de l’été, l’Australie vit en ce moment son hiver. Une saison stratégique pour les chercheurs et les éleveurs, qui en profitent pour préparer leurs troupeaux à l’épreuve redoutée des fortes chaleurs estivales. Car les vaches, contrairement à ce que l’on pourrait croire, sont très mal équipées pour affronter la canicule : elles transpirent peu, disposent de poumons trop petits par rapport à leur masse, et s’essoufflent rapidement lorsqu’elles tentent de se rafraîchir, même à l’ombre.
Les conséquences pour les éleveurs sont lourdes. Lors des vagues de chaleur, les vaches mangent moins, produisent moins… et les pertes de lait peuvent atteindre 25 à 30 %. Un coup dur pour les exploitations, déjà sous pression économique. Pour y remédier, des chercheurs australiens ont mis au point une méthode innovante. L’idée n’est pas de chercher une race miracle plus adaptée au climat, mais d’identifier, vache par vache, celles qui tolèrent le mieux la chaleur afin de les privilégier dans les programmes de reproduction.
À Melbourne, la chercheuse Thuy Nguyen a ainsi créé le tout premier indice de résistance génétique à la chaleur. Concrètement, les éleveurs envoient quelques poils de leurs vaches au laboratoire. L’ADN est alors comparé à la production laitière quotidienne de l’animal et croisé avec les données météo. Résultat : un score précis de tolérance à la chaleur. La moyenne est fixée à 100. Une vache notée à 105 continue de produire plus que la moyenne en période de chaleur. Une vache à 95, au contraire, produit moins. Grâce à cette sélection génétique ciblée, plusieurs fermes australiennes sont parvenues à stabiliser leur production malgré les canicules. Et l’idée séduit au-delà des frontières : aux États-Unis, certaines exploitations viennent elles aussi de commencer à tester ce nouvel indice.
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