Ouvrons cette revue de presse avec ce titre en Une d’Africanews : « Joseph Kabila à la barre, un procès inédit et explosif ». La Haute Cour militaire de la RDC a ouvert vendredi à Kinshasa un procès sans précédent dans l’histoire du pays. Joseph Kabila Kabange, ancien président de la République et sénateur à vie, comparaît pour répondre de plusieurs chefs d’accusation graves, à la suite de la levée de ses immunités parlementaires. Le trihebdomadaire rappelle que Kabila est poursuivi pour participation à un mouvement insurrectionnel, crimes contre la paix et la sécurité de l’humanité, homicide intentionnel, trahison, apologie de la rébellion, viol, torture, déportation et occupation armée de la ville de Goma. L’ancien président est accusé d’avoir activement soutenu les activités du mouvement armé AFC/M23. Pour Africanews, c’est un procès qui intervient dans un contexte particulièrement sensible, alors que des pourparlers de paix sont en cours à Doha entre le gouvernement congolais et la rébellion AFC/M23.
Sur le même sujet, Ouragan peine à comprendre la posture de Kinshasa et affirme que le pouvoir de Kinshasa durcit encore le ton. Joseph Kabila n’aura pas un traitement particulier dans la résolution de la crise sécuritaire dans l’est du pays, écrit le bihebdomadaire, précisant que « Kinshasa lie le sort de l’ex-chef de l’État à celui des rebelles du M23 ». Le vice-Premier ministre de l’Intérieur, a révélé que le cas Kabila sera pris en charge par l’accord de paix de Doha.
Africanews explique dans ses colonnes que l’annonce de l’ouverture de ce procès « a pris de court l’opinion nationale et internationale ». La démarche judiciaire surprend d’autant plus que la Déclaration de principes signée à Doha préconise des mesures de confiance mutuelles pour favoriser la réconciliation.
Econews s’intéresse à la réapparition de Jacques Kyabula, le gouverneur du Haut-Katanga a qui l'on reproche d’avoir tenu des propos controversés et séditieux sur l’agression rwandaise et ses complices congolais. Après dix jours d’absence inexplicable suite à sa convocation à Kinshasa, le gouverneur « suspendu » du Haut-Katanga a fait une réapparition surprise jeudi dans le quartier Golf de Lubumbashi, accueilli en héros par ses partisans. Econews s’interroge : « Quels jeux d’influence se trament dans l’ombre entre Lubumbashi et Kinshasa ? ». Entre tentative de fuite avortée et négociations secrètes, le suspense reste entier. Selon le trihebdomadaire, « le gouverneur devrait se rendre ce week-end à Kinshasa pour un ultime bras de fer politique pour peut-être jouer sa dernière carte… ou sceller son retour en grâce ».
L’hebdomadaire Geopolis estime pour sa part que le retour du gouverneur ne résout pas tout. Car, lit-on, « la province se retrouve aujourd’hui avec deux gouverneurs, l’un suspendu mais visible, l’autre intérimaire. À Lubumbashi, chef-lieu de la province, la même cacophonie prévaut avec deux maires en concurrence : l’un désigné par le ministère de l’Intérieur, l’autre soutenu par une décision du Conseil d’État ». Le feuilleton Kyabula, conclut Geopolis, « pourrait bien n’être qu’un épisode parmi d’autres dans une confrontation latente entre institutions locales et pouvoir central ».
C’est toujours dans Econews. Après des années d’influence discrète dans les coulisses du pouvoir, André Wameso accède enfin au poste de Gouverneur de la Banque Centrale du Congo (BCC), par ordonnance présidentielle. Député national et ancien directeur de cabinet adjoint du chef de l’État chargé des dossiers économiques, cet homme de confiance, rappelle le tabloïd, « a été l’artisan des négociations clés du régime, du FMI à Dan Gertler en passant par les contrats miniers chinois. Mais aujourd’hui, il quitte l’ombre pour la lumière ».
À lui désormais de redresser d’une banque centrale critiquée pour son opacité, tout en préservant la stabilité d’une économie congolaise en pleine mutation. Un défi de taille pour ce fidèle parmi les fidèles.