La croyance populaire veut que les gauchers soient "meilleurs" en sport. La réalité scientifique est plus nuancée. Voici ce que disent les études :
1. Les gauchers sont surreprésentés dans certains sports
Une méta-analyse de 2019 publiée dans Psychological Research (Loffing & Hagemann, 2019) montre que les gauchers sont bien plus nombreux que dans la population générale dans certains sports d’opposition où le temps de réaction est limité — par exemple en boxe, escrime, tennis de table ou baseball.
Dans la population générale, les gauchers représentent environ 10 %.
Dans ces sports-là, leur proportion grimpe parfois à 30-50 % chez les meilleurs niveaux.
2. Pourquoi cet avantage ?
Ce n’est pas que les gauchers sont plus "forts", mais qu’ils créent une asymétrie inattendue :
La majorité des sportifs sont droitiers, donc s’entraînent surtout contre des droitiers.
Quand ils affrontent un gaucher, ils sont moins préparés → effet de surprise.
Le gaucher, lui, affronte en permanence des droitiers : il a donc développé des stratégies adaptées.
Cela s'appelle l'avantage de fréquence négative : un avantage qui diminue si le nombre de gauchers augmente.
3. Pas d’avantage physiologique global
Attention : aucune étude solide ne montre que les gauchers ont de meilleurs temps de réaction ou des capacités motrices supérieures en moyenne.
Par exemple, une étude de 2021 dans Brain and Cognition (Peters et al.) montre que la latéralité manuelle n’influence pas de manière générale :
la vitesse d’exécution,
la précision,
la coordination motrice.
C’est donc bien un avantage contextuel, pas biologique.
Conclusion
Scientifiquement, on ne peut pas dire que les gauchers sont "meilleurs en sport" de manière générale.
Mais dans les sports d’opposition à fort enjeu temporel (boxe, escrime, tennis, baseball, tennis de table...), leur rareté leur procure un véritable avantage tactique — ce que les études confirment.
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