Après une année 2023 marquée par des départs en cascade, le secteur de la « tech » traverse une nouvelle phase de licenciements aux États-Unis. Et ce, malgré les profits records affichés par les grandes entreprises de la Silicon Valley.
Microsoft, Google, Meta ou encore Amazon... Aucun des géants de la « tech » n'a été épargné. Sur le mois de janvier 2024, 25 000 personnes ont ainsi été licenciées dans une centaine d'entreprises. Le phénomène devient même une tendance sur les réseaux sociaux. Sur TikTok, le hashtag « tech layoffs » cartonne. Des employés de la tech par milliers se filment en train de se faire licencier. À chaque fois, c'est le même scénario : un rendez-vous en visioconférence calé la veille pour le lendemain, intitulé « on fait le point ». Et, en moins de temps qu'il ne faut pour le dire, vous avez perdu votre emploi.
Cette vague de licenciements est en fait une poursuite de celle de l'année dernière qui avait vu 260 000 personnels de la tech perdre leur emploi aux États-Unis. Il faut les distinguer en trois catégories. D'abord, les géants du secteur : Amazon, Microsoft, ou encore Google. Eux licencient les « managers qui managent les managers », selon les mots de Mark Zuckerberg, le patron de Meta. On simplifie la hiérarchie pour focaliser les efforts sur l'intelligence artificielle, très rentable en ce moment.
Ensuite, il y a les compagnies de taille moyenne, comme le serveur de discussion Discord. Elles se restructurent, après les années fastes du Covid-19 où elles ont embauché à tour de bras, l'activité ralentit légèrement et il faut donc adapter les équipes en fonction. Enfin, il y a les petites entreprises, qui elles doivent absolument licencier pour survivre, car le temps des levées de fonds record et des prêts à taux zéro est révolu.
Il y a une quatrième catégorie : les jeux vidéo. Là aussi, les pertes d'emplois sont nombreuses. Les studios se séparent de leurs employés, car il y aura peu de sorties de grands jeux vidéo cette année, donc forcément, besoin de moins de main d'œuvre.
Malgré ces licenciements en cascade, le monde de la tech se porte particulièrement bien aux États-Unis. En Bourse, les cours s'envolent. Le mois dernier, Microsoft est devenue l'entreprise la plus valorisée au monde, à près de 3 000 milliards de dollars. Côté résultats, les plus grandes compagnies affichent des profits records sur un an. Augmentation de 14% pour Meta, de 7% pour Amazon, ou encore de 13% pour Alphabet, la maison mère de Google et YouTube, à 86 milliards de dollars. Des superprofits qui devraient permettre au géant américain de payer ses indemnités sans problème. L'an dernier, Google a déboursé plus de 2 milliards de dollars en indemnités de départ.
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