Le Premier ministre israélien a reçu l’invitation qu’il attendait depuis son retour au pouvoir il y a plus de six mois : celle du président américain. « Biden change d’avis et invite Netanyahu aux États-Unis pour apaiser les tensions », titre le New York Times qui remarque que « la présidence américaine refusé de dire si Benjamin Netanyahu serait reçu à la Maison Blanche ou si la rencontre aurait lieu en marge de l’assemblée générale des Nations unies. Aucune date n'a été fixée pour cette visite qui devrait avoir lieu à l’automne ».
C’est le soir du 17 juillet, lors d’un appel téléphonique, que l’invitation a été lancée. Et au cours de la conversation, relate le Washington Post, « Joe Biden a abordé la question de la modification du système judiciaire israélien, qui enflamme les tensions entre les deux dirigeants depuis le début de l’année ». Le New York Times cite le porte-parole du Conseil national de la sécurité : « Nous sommes toujours préoccupés par cette réforme judiciaire, et par les activités extrémistes de certains membres du gouvernement israélien ».
Cette invitation est tombée la veille de l'arrivée aux États-Unis du président israélien. Isaac Herzog va, lui, recevoir tous les honneurs : réception à la Maison Blanche et discours devant le Congrès, ce qui a suscité « la colère de Benjamin Netanyahu » selon le Süddeutsche Zeitung en Allemagne. Le président israélien n’a qu’un rôle protocolaire, mais sa venue suscite quelques remous au sein du parti démocrate.
« Le week-end dernier, une élue à la chambre a décrit Israël comme un État raciste. Sa déclaration a été critiquée par les dirigeants du parti et elle a dû revenir sur ses propos. Mais certains élus de gauche ont prévenu : ils n’assisteront pas au discours du président israélien pour protester contre les actions d’Israël contre les Palestiniens », relate le New York Times qui constate « le fossé grandissant entre Israël et les élus démocrates ».
Une nouvelle journée de manifestations contre la réforme du système judiciaire en Israël se déroule justement ce 18 juillet. Dès six heures et demie du matin, des milliers de personnes ont commencé à affluer en divers endroits du pays, constate The Jerusalem Post, qui publie les photos de divers rassemblements devant le siège de l’armée à Tel Aviv, sur des axes routiers où la circulation a été bloquée ou encore devant les bureaux du plus grand syndicat du pays.
Haaretz revient aussi sur cette nouvelle « journée de résistance » à un projet de loi jugé « dangereux pour la démocratie ». Des « dizaines de milliers de personnes mobilisées », précise le quotidien de gauche. Et dansses pages Opinion, Haaretz publie une lettre ouverte au président israélien à l’occasion de son déplacement à Washington. « Lors de votre rencontre avec le président américain, parlez-lui de ces manifestants inspirés. Dites-lui que tous ces gens merveilleux sont ceux qui vont sauver Israël, qui vont empêcher une dictature de s’installer. Le président Biden comprendra. Il sait ce qu’ont écrit les pères fondateurs américains sur l’obligation de désobéir à un gouvernement qui excède son autorité », enjoint cette lettre ouverte. Elle est signée Ehud Barack, ancien Premier ministre israélien travailliste, mais également ancien ministre de Benjamin Netanyahu.
En Grande-Bretagne, le Guardian s’intéresse pour sa part à la situation des femmes au Proche-Orient. « Je suis prisonnière : les femmes se battent contre des lois qui les contraignent à rester à la maison », titre le quotidien qui analyse un rapport de l’organisation Human Rights Watch. « Dans quinze pays de la région, dont Israël où les tribunaux religieux sont compétents en matière de mariage et de divorce, les lois signifient que les femmes peuvent perdre leur droit à une pension alimentaire si elles quittent le domicile conjugal, travaillent ou voyagent sans le consentement de leur mari », constate le Guardian.
Le journal donne la parole à Lina, une Jordanienne de 24 ans qui travaille à domicile parce que son père ne l’autorise pas à sortir. « Les gens pensent que cela n’arrive pas en Jordanie parce qu’ils voient toutes ces femmes dans l’espace public qui vivent des vies normales. Mais vous ne pouvez pas voir les femmes qui sont consignées chez elles », explique la jeune femme. Grâce à son travail, Lina gagne plus que quiconque dans sa famille précise le journal, « mais elle n’a aucune idée de la manière dont son argent est dépensé puisqu’elle n’a pas le droit de sortir ». La jeune femme est déterminée à se libérer mais le processus s’annonce compliqué. « Si je me marie, que je quitte le pays puis que je divorce, je ne serai plus en Jordanie et ma famille n'en saura rien, dit-elle, je pourrai alors être libre. »
En Iran, la situation des femmes est particulièrement précaire et la police relance ses patrouilles pour arrêter celles qui ne portent pas le voile. « À deux mois du premier anniversaire de la mort de Mahsa Amini, les contrôles de police pour sanctionner le non-port du voile vont être renforcés », annonce L’Orient le Jour qui rappelle que « la police des mœurs semblait plus effacée » après le déclenchement du mouvement « Femme, Vie, Liberté ». Le quotidien libanais donne la parole à une analyste iranienne du Middle East Institute : « Le régime s’attend à ce que les projecteurs soient braqués sur la baisse de son contrôle à la veille de l’anniversaire de ce soulèvement, explique-t-elle. Il essaie donc de récupérer son pouvoir avant qu’il ne soit trop tard ».