Kiev va-t-elle, oui ou non, bénéficier de plus d’armes américaines ? Lundi, Washington suspendu les livraisons de munitions. Donald Trump a finalement décidé l’inverse, mais ce « revirement n’est pas de nature à rassurer Kiev, écrit le Figaro, tant le président américain a soufflé le chaud et le froid depuis qu’il est entré en fonctions », humiliant un jour Volodymyr Zelensky, alpaguant violemment Vladimir Poutine quelques semaines plus tard, comme il l’a fait hier sur les réseaux sociaux.
Surtout, il semblerait que l’administration américaine elle-même ne parvienne pas à accorder ses violons, puisque, rappelle le Washington Post, de tels arrêts et remises en route des livraisons « ont déjà eu lieu en février et en mai ». Une apparente confusion, qui « embarrasse le chef d’État tout en démontrant un manque de détermination à la Russie ». Pour redorer le blason américain, une seule option, juge le Post : « Donald Trump doit engager, de nouveau, les États-Unis dans la cause ukrainienne ». D’autant que, abonde le New York Times, « l’agacement [du président américain] vis-à-vis de Vladimir Poutine date d’avant cet épisode » et qu’en se montrant « prêt à laisser l’Ukraine sans défenses fortes, M. Trump s’est retrouvé avec peu de moyens de pression pour pousser M. Poutine à négocier ».
Cette nuit, l’armée russe a lancé une attaque massive de drones et de missiles contre plusieurs villes ukrainiennes, dont Kiev. Face aux tergiversations américaines, Moscou « gagne du temps pour profiter de son avantage sur le terrain », analyse le Figaro. Et après des mois d’hésitations, de frilosité, voire d’hostilité, à Kiev, la prudence reste de mise. Le Devoir, au Canada, raconte ainsi que « des élus et des analystes » de la capitale ukrainienne « ne s’attendent pas à un changement complet de cap en matière militaire : (…) l’Ukraine ne peut plus compter sur les dons d’armes des États-Unis, alors que la politique américaine se recentre sur le Moyen-Orient et la région indopacifique ». Un homme politique ukrainien, interrogé par le Devoir, se montre tout de même prudemment optimiste : « Trump comprend maintenant qu’il ne peut pas compter sur Poutine pour négocier sérieusement ».
C’est la théorie mise en avant par le Kyiv Independent dans un article qui se propose d’ « observer la guerre à travers la lentille du narcissisme ». Car Donald Trump et Vladimir Poutine « ont tous les deux maîtrisé l’art de transformer des blessures collectives en mythologie » - « dans le cas de la Russie, la chute de l’Union soviétique a laissé une profonde cicatrice psychologique (…) et l’Ukraine, dans ce mythe, n’est pas un pays souverain, mais l’enfant mal éduqué d’un empire anciennement puissant ». Et dans le cas des États-Unis ? « La promesse trumpienne de "rendre sa grandeur à l’Amérique" n’était pas juste un slogan, c’était un baume discursif pour ceux qui se sentent abandonnés, invisibles, ou désorientés ». Car, psychoanalyse le journal, « le narcissisme, qu’il soit personnel ou collectif, ne naît pas dans l’arrogance – il naît dans la douleur ». Plutôt que de « retourner à une gloire passée » en espérant guérir, aussi bien les États-Unis que la Russie feraient mieux de rechercher « la communion avec les autres » et pas « le pouvoir sur eux ».
C’est le Monde qui se le demande car « avec plus d’un million et demi de visiteurs annuels, le site (…) est le plus visité du Pérou ». Ce qui lui aurait « fait perdre de sa superbe » au point, raconte le quotidien, qu’une plateforme spécialisée dans le tourisme l’a classé en site « qui ne vaut plus la peine ». Et pour cause : « les visiteurs ne peuvent rester plus de quatre heures sur place », leur nombre élevé « provoquerait érosion et détérioration des chemins » et les prix sont « trop élevés » voire « complètement disproportionnés » : dans la région, pointe Le Monde, « il n’est pas rare de trouver un café noir vendu 5 euros, » le prix habituel d’un plat complet au restaurant. Bref, le Machu Picchu, Bali et Venise seraient désormais dans le même bateau… À Cuzco, on réfléchit donc « à des stratégies pour faire face au tourisme de masse », encore faut-il que les visiteurs fassent leur part… Or, grimace le Monde, « chez les touristes, le message ne semble pas encore passé ».