Les négociations internationales se poursuivent à Genève en Suisse pour aboutir à un traité contre la pollution plastique, qui fait des ravages chez les animaux. Environ 1,5 million d'individus en meurent chaque année dans le monde.
Pour les humains, le plastique, c'est fantastique : une matière assez incroyable, tellement pratique, tellement peu chère, tellement résistante aussi (et c'est bien là le problème) qu'on l'utilise partout et pour tout. Pour boire, pour se nourrir, pour s'habiller, pour se déplacer, pour jouer, pour fumer, dans l'industrie, dans l'agriculture, etc. Où que vous soyez dans le monde, à part dans des endroits qui ont échappé à ce qu'on appelle la modernité, où que vous soyez, autour de vous, ou sur vous, il y a du plastique.
Le plastique est partout, et donc aussi dans la nature, là où vivent les animaux, qui n'ont rien demandé, et qui s'en passeraient très bien, eux. Parce que ce plastique que nous consommons se retrouve bien souvent sous la forme de déchets : on estime à plus de 450 millions de tonnes la quantité de déchets plastiques chaque année dans le monde. Une célèbre photo résume parfaitement le drame dont on parle ; une photo prise en mer, en Indonésie, par Justin Hoffmann (primé pour ce cliché). On y voit un petit hippocampe qui tient au bout de sa queue... un coton-tige. Le choc des cultures, des univers. Il faut entre 100 et 1000 ans pour qu'un coton-tige jeté dans la nature disparaisse.
Tout le plastique ne part pas à la mer, et sur terre aussi, le plastique fait des dégâts chez les animaux. Une autre photo l'illustre, prise par une ONG américaine. On y voit cinq petits écureuils qui semblent se tenir par la queue. Mais en réalité, leurs queues se sont emmêlées dans des fils plastiques utilisés par leur mère pour faire leur nid. S'ils n'avaient pas été repérés, ils auraient sans doute fini par mourir, ou vivre sans queue, ce qui revient presque au même pour un écureuil.
Environ 1,5 million d'animaux sont tués par le plastique chaque année dans le monde. Et pour plus d'un million, il s'agit d'animaux marins. Certains, comme les tortues, peuvent confondre un sac plastique avec une méduse. Chez les cétacés (les baleines ou les cachalots), leur sonar, qui détecte les proies, est incapable de faire la différence entre un sac plastique et un calamar. Et quand on réalise des autopsies sur des cétacés échoués, on retrouve souvent dans leur estomac une dizaine de kilos de plastique. Par ailleurs, le plastique en décomposition dégage la même odeur que le zooplancton, le krill, dont se nourrissent de nombreux poissons, des mammifères marins et des oiseaux marins.
Il existe pourtant des organismes vivants qui aiment le plastique ! Des algues ou des microalgues s'accrochent à des bouts de plastique qui flottent sur de grandes distances. Des voyageurs clandestins qui vont coloniser des écosystèmes et peuvent menacer leur équilibre. Le plastique peut ainsi encourager la prolifération d'espèces invasives. Enfin, il existe un animal sur terre qui trouve que le plastique, c'est fantastique. Il s'agit de la chenille d'un papillon, qu'on appelle fausse teigne de la cire, et qui peut digérer du polyéthylène en 24 heures. Mais elle est bien la seule espèce, parce que comme devraient le dire plus souvent les humains, le plastique, c'est dramatique.