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Jul 21
3m 17s

La COP30 de Belém aura-t-elle lieu à Bel...

Rfi
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Nouvelle polémique autour du prochain sommet mondial pour le climat, qui doit se tenir en novembre au Brésil, au cœur de l'Amazonie. Les hôtels sont hors de prix pour de nombreuses « petites » délégations. Certaines voix réclament une relocalisation de la conférence.

Il en a fait un symbole. Lula, le président du Brésil, qui accueillera en novembre prochain la COP30, a voulu que le 30e sommet mondial pour le climat se tienne à Belém, une ville symbole dans une forêt symbole de la crise climatique, l’Amazonie. « J'ai déjà participé à des COP en Égypte, à Paris, à Copenhague… et tout le monde parlait de l'Amazonie, soulignait Lula en début d’année lors d’un entretien à l’AFP. Alors je me suis dit : “Pourquoi ne pas faire la conférence en Amazonie, pour que tout le monde connaisse l'Amazonie ?” »

Mais Belém a-t-elle les capacités pour accueillir un tel événement ? La question est ouvertement posée depuis quelques mois, depuis qu'on assiste à une véritable flambée des prix des hôtels et des locations d'appartements. Une forme de spéculation climatique. Parmi les exemples les plus délirants, un prétendu hôtel Radisson propose une chambre à 4 000 euros la nuit, alors que la chaine d'hôtels Radisson n'a aucun établissement à Belém… Ceci dit, on n’est pas obligé d'aller au Radisson, comme le disait en substance Lula, passablement énervé face aux critiques : « S'il n'y a pas d'hôtel cinq étoiles, dormez dans un quatre étoiles, s’exclamait le président brésilien lors d’une visite à Belém en février dernier. S'il n'y a pas de quatre étoiles, dans un trois étoiles. Et sinon, dormez à la belle étoile, ce sera merveilleux ! ». Attention quand même aux moustiques...

« Une COP des élites »

Plus sérieusement, le gouvernement brésilien a bien compris qu'il y avait un problème, et fait pression sur les hôtels. L'organisation de la COP30 vient d'annoncer la location de deux bateaux de croisières (un drôle de symbole), avec des milliers de cabines, et des prix réservés à ce qu'elle appelle « les petits pays » – 200 euros la nuit tout de même.

De nombreuses délégations, des représentants de la société civile, ne sont ainsi pas sûrs de pouvoir aller à la COP. « Je n’ai pas encore de financement, témoigne Sena Alouka, directeur international de l'ONG Jeunes volontaires pour l'environnement, qui est aussi négociateur climat pour le Togo. Et quand je vois les prix sur le site que le gouvernement officiel a mis en place, c'est très très compliqué. J'ai des doutes très sérieux de la possibilité d'y aller. Et donc c'est ce que je crains : que Bélem, qui aurait dû être une véritable COP des peuples, soit une COP des élites ». Une COP des élites, ce n'est sûrement pas l'image que voudrait laisser Lula.

L'accueil des délégations des pays du Sud est d'ailleurs un problème récurrent. « Ils n'ont qu'à dormir à la belle étoile », disait Lula ? On n'est pas loin de la réalité pour certains participants. « Tout le monde n’a pas mangé. Ici on a payé 100 euros pour trois sandwichs, trois cocas, trois jus de fruit et trois desserts », racontait au micro de Claire Fages un membre de l'association ATD Quart monde, Solal Billon, à la COP27 à Charm-El-Cheikh en Égypte.

Bilan carbone désastreux

Face aux problèmes logistiques rencontrés à Belém, des voix réclament carrément une relocalisation de la COP30, à Rio ou Sao Paulo, où il y a un peu plus d'hôtels qu'à Belém. Après tout, dans l'histoire des sommets pour le climat, un précédent existe : la COP25, qui devait se tenir au Brésil, déjà. Elle fut annulée par le climatosceptique Jair Bolsonaro. Et c'est finalement l'Espagne qui l'avait accueillie. Mais aujourd'hui, on a bien compris que la COP à Belém était, pour Lula ; une question de principe.

Plus largement, au-delà de la polémique sur les hôtels de Belém, faut-il encore organiser ce genre de sommet mondial au bilan carbone désastreux, en raison du transport des participants ? Quelque 85 000 personnes s’étaient rendues à la COP28 de Dubaï il y a deux ans. « Oui, les COP sont très chères, oui, on est nombreux à y aller, mais il faut tout de même y aller parce qu’aux COP l'humanité gagne, répond Sena Alouka. Ici, chaque pays a une voix. Une bonne partie des avancées qui profitent aujourd'hui à tout le monde l'ont été grâce au pressing, au plaidoyer, des représentants de pays du Sud. On n’aurait pas eu aujourd'hui les fonds sur les pertes et préjudices s'il n'y avait pas la société civile qui a élevé la voix à un moment donné ». La question des pertes et préjudices provoquées par le changement climatique ne concerne pas, de toute évidence, les hôtels de Belém.

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