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Apr 21
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Qui sont les dirigeants de l'internation...

Rfi
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De l'Américain Donald Trump au Russe Vladimir Poutine, en passant par l'Argentin Javier Milei, petit tour d'horizon des chefs d'État ou de gouvernement qui remettent en cause la réalité du changement climatique en s'appuyant sur des discours populistes et réactionnaires. 

C’est le premier visage de l’internationale climatosceptique, et il est orange. Le visage de Donald Trump, ennemi du climat, dès son premier mandat. « Climatodénialiste », le président des États-Unis nie la responsabilité des activités humaines dans la crise climatique, capable d’affirmer : « Ça finira par se refroidir, vous verrez. Les scientifiques ne le savent pas en réalité. » Depuis son retour à la Maison-Blanche, il y a trois mois et un jour, c'est une litanie de coups portés contre l'environnement et les politiques climatiques : du retrait des États-Unis de l’Accord de Paris sur le climat jusqu'à la reprise de la pêche dans un sanctuaire de l'océan Pacifique annoncée il y a quelques jours.

Le président des États-Unis a fait des petits, il a ses adeptes. Notamment sur le continent sud-américain. Après la parenthèse Jair Bolsonaro, président du Brésil entre 2019 et 2022, Javier Milei a pris le relai à la tête de l’Argentine depuis quatre mois et demi. L’homme, célèbre pour brandir une tronçonneuse à tout bout de champ, n’a pas encore menacé de s'en servir pour couper des arbres, mais il est un climatodénialiste assumé quand il affirme que le réchauffement climatique est « un mensonge des socialistes » : « Tous ces politiques qui accusent l'Homme d'être responsable du changement climatique sont bidons. »

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Le climatoscepticisme est un populisme

Au sein de l’internationale climatosceptique, il y a aussi Vladimir Poutine. Sous le règne du présent russe, les émissions de gaz à effet de serre ont augmenté de 23 % depuis 2000. L’économie russe est fossilisée. Au Kremlin, on se réjouit de la fonte du permafrost, les terres gelées de Sibérie, pour exploiter les minerais et les hydrocarbures.

En Inde, le Premier ministre Narendra Modi surfe sur l'ambiguïté, lui qui avait boycotté la COP29, le dernier sommet mondial pour le climat. L'Indien jongle entre charbon et solaire pour assurer le développement économique du pays le plus peuplé au monde. On peut aussi citer en Europe le Premier ministre hongrois Viktor Orban.

Tous ces ennemis du climat ont quelques points communs : pas très démocrates, pas très libéraux. Nationalistes et populistes, car le climatoscepticisme est un populisme. « On disait souvent, il y a quelque temps, que l'écologie, c'est terrible, ça donnera des régimes autoritaires, verts – les fameux Khmers verts. Or ce qu'on voit, c'est totalement l'inverse avec des régimes réactionnaires, estime Albin Wagener, enseignant-chercheur en sciences politiques à l'Université catholique de Lille. Quand l'écologie touche à la manière dont on se déplace, dont on s'alimente, dont on se loge, etc., cela donne l'impression que l'écologie attaque finalement tous les pans de la vie. De ce fait-là, on a effectivement une réaction, une volonté de ne pas se laisser emporter par ça. Et c'est ce qui fait que les discours climatodénialistes, ou climatosceptiques en tout cas, ont le vent en poupe en ce moment. C'est vraiment une peur de perdre un monde qui est en train de s'éteindre. »

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Le chacun pour soi

L'internationale climatosceptique a un poids, et d’abord le poids immense des États-Unis. Auquel s’ajoutent les menaces de Donald Trump, même quand la première puissance mondiale choisit de boycotter les institutions multilatérales, comme ce fui le cas récemment sur la mise en place d'une taxe carbone pour les navires de commerce.

Tous les dirigeants de l’internationale climatosceptique n'ont pas forcément les mêmes intérêts, mais forment de fait une alliance objective. « Tout le programme de l'internationale réactionnaire, c'est de sortir graduellement des coopérations internationales, explique Albin Wagener. C'est du chacun pour soi, ce qui maintenant fait patiner des organisations comme la COP par exemple. Et à partir de là, effectivement, cela va peser de manière assez dramatique puisque le principe du multilatéralisme, c'est que les grands États essaient de protéger les petits. Or là, c'est fini, c'est vraiment du chacun pour soi. »

L’Afrique ne compte pas de dirigeants ouvertement climatosceptiques. Ils sont en revanche soucieux du développement économique, d’où la multiplication des projets d’exploitation d’énergies fossiles. Pour autant, la crise climatique n’est évidemment pas le fait de l’Afrique.

En France, une partie de la droite et l’extrême droite appuie sur la corde sensible du climatoscepticisme, alors que le pays a connu un président climatosceptique : « Toutes ces questions d’environnement, ça commence à bien faire », déclarait Nicolas Sarkozy à la fin de son mandat, estimant par ailleurs que la principale menace pour le climat et la planète était la démographie. L’homme n’est plus aux affaires, puisqu'il doit gérer ses affaires, ses procès.

Mais en France comme ailleurs, aujourd'hui, les normes environnementales sont remises en cause sous la pression populiste. Un peu partout sur la planète, le climat n'est pas très favorable au climat.

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