Le reportage culture du jour nous emmène à Cajarc dans le sud-ouest de la France. Depuis 24 ans, ce festival pluriculturel met l'Afrique à l'honneur. Le village se transforme le temps d'un long week-end, avec cette année en invité d'honneur le Tchad et ses artistes.
Déambuler dans les rues de Cajarc, c'est faire le tour de l'Afrique, de ses cultures. Et croiser une foule d'artistes comme le réalisateur Mauricien David Constantin. « Des plateformes comme Cajar ou d'autres festivals de films africains à travers le monde est très important pour nous, car c'est par cela que nous arrivons à faire circuler nos films », dit-il.
À quelques mètres du cinéma, la poétesse franco-haïtienne Valérie Rinaldo s'est installée sur une table pour dédicacer ses recueils. « Les Haïtiens ont beaucoup à faire avec les émotions, avec les déchirements. Souvent, on trouve dans la poésie de quoi exprimer tout cela », raconte-t-elle. Plus loin, Timbou le cuisinier sénégalais régale le public. « Je fais des fatayas, des samosas, des accras de morue qui vous viennent du Sénégal ». Ce marteau vient de loin, il vient des ateliers de sculpture du Zimbabwe. « Je suis Rickson, je vis au Zimbabwe. Moi, j'utilise le marteau et la pointe ».
Les artistes tchadiens sont les plus nombreux et pas toujours là où on les attend. Le Franco-tchadien Jean-Philippe Djembe expose ses toiles et parle de son association d'art-thérapie. « L'art-thérapie, cela permet de travailler à l'aide de l'art à surmonter les problématiques pour des personnes qui ont des problèmes physiques et psychiques », indique-t-il.
On croise des stars aussi à Cajarc, comme l'acteur Youssouf Djaoro, acteur fétiche du réalisateur Mahamat Saleh Haroun. « Je viens de finir un long métrage qui est en post-production en France avec un réalisateur tchadien », dit-il.
Les écrivains tchadiens sont aussi venus à Cajarc, portant le poids d'une profession dont se méfient souvent les dirigeants. « Ceux qui émergent à partir de l'intérieur ont déjà ce courage d'écrire, c'est déjà un acte de résistance en restant au Tchad. Puisque les conditions ne sont pas favorables à l'écriture », explique Sosthène Mbernodji président de l'association des écrivains tchadiens.
Et puis avant son grand concert, la star de la scène tchadienne, Abdoulaye Nderguet nous gratifie d'un petit cours de chant. « Le chant traditionnel sara est proche des cultures bantoues, tandis que le chant traditionnel arabe est proche des cultures arabes. Le chant sara est pentatonique. Au nord, c'est plutôt vers la gamme mineure que pentatonique ».
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