Le marché des minéraux critiques nécessaires à la transition énergétique a doublé de taille au cours des cinq dernières années. Mais l’offre reste encore concentrée dans les pays déjà dominants, selon un rapport annuel de l’Agence internationale de l’énergie.
La concentration de l’offre en minerai est une des préoccupations de l’Agence internationale de l’énergie (dont le rapport est à consulter ici) : la part des trois principaux producteurs est toujours aussi forte, voire en augmentation. C’est le cas pour le nickel et le cobalt en particulier, deux des grands minerais auxquels s’intéresse l’organisme, aux côtés du lithium et du cuivre, qui entrent aussi dans la construction des véhicules électriques, des éoliennes, et des panneaux solaires.
Les pays dominants le sont encore plus quand on parle de raffinage. La Chine détient la moitié des projets d’usines de transformation du lithium et l’Indonésie près de 90 % des projets d’installations de raffinages de nickel. Une répartition qui a peu de chance d’évoluer d’ici 2030, note l’AIE.
Ces cinq dernières années, la demande en lithium a triplé alors que celle en cobalt a augmenté de 70 %, et celle en nickel de 40 %. Cette demande a dopé les investissements qui ont augmenté de 30 % l’année dernière. Les dépenses ont été tirées en particulier par une croissance record de l’exploration du lithium.
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Incontournable la Chine a multiplié les investissements dans ce minerai pour garantir l’approvisionnement de ses usines de raffinage. Entre 2018 et le premier semestre 2021, les entreprises chinoises ont investi 4,3 milliards de dollars, le double du montant investi par les entreprises américaines, australiennes et canadiennes réunies au cours de la même période.
La hausse des investissements globaux, c’est une bonne nouvelle pour l’AIE, car elle pourrait permettre à l’offre d’être à la hauteur des ambitions des pays en matière d’énergie propre d’ici 2030. Mais les États doivent faire beaucoup mieux pour limiter le réchauffement mondial à 1,5 °C conformément à l’objectif de l’accord de Paris. D’autant qu’il est probable pointe l’AIE que certains projets miniers prennent du retard.