Quelques mois aprÚs le 13 Novembre, Caroline Gillet, journaliste, est entrée chez son psy, et au cours de la séance, c'est lui qui s'est mis à raconter. Il lui a parlé de lui, il lui a parlé de l'un de ses patients, il lui a rapporté une histoire bouleversante, terrible, liée aux attentats.
Et en lui racontant cette histoire, il a changé de rÎle, de casquette. Il est devenu celui qui raconte. Caroline est redevenue ce qu'elle est par ailleurs dans la vie, dans son métier: celle qui écoute. Elle a posé des questions, elle lui a demandé s'il avait envie de témoigner de ça. Et un peu plus tard, elle est retournée au cabinet avec un micro, qu'elle lui a tendu.
Dans les jours et les semaines d'aprÚs les angoisses, problÚmes de sommeil, humeurs difficiles accaparent les rescapés, les blessés, leurs familles, mais aussi de simples citoyens pas directement concernés mais affectés par le climat général.
Les soignants sont des deux cĂŽtĂ©s: ils accueillent les blessĂ©s, leurs histoires, leur traumatismes; ils baignent dans le mĂȘme contexte. Ils soignent parfois en Ă©tant blessĂ©. Les psys Ă©coutent en ayant souvent beaucoup Ă dire. Parfois les mots dĂ©bordent.
Cet épisode est signé Caroline Gillet, réalisé par Charles Trahan.