Pendant la Révolution française, les députés révolutionnaires ne formaient pas des partis politiques comme aujourd’hui, mais des groupes d’opinion aux visions souvent très différentes. Parmi eux, deux camps se sont opposés de façon frontale : les Girondins et les Jacobins, aussi appelés Montagnards lorsqu’ils siègent en haut des gradins de l’Assemblée.
1. Leur vision de la Révolution
Les Girondins sont plutôt modérés. Ils veulent une République, mais une République libérale, qui protège les libertés individuelles, la propriété privée et où l’État intervient peu. Ils craignent que la Révolution n’aille trop loin.
Les Jacobins, eux, sont beaucoup plus radicaux. Pour eux, la priorité est l’égalité. Ils ne veulent pas seulement changer les institutions, mais transformer profondément la société. Ils estiment qu’un pouvoir central fort est nécessaire pour sauver la Révolution, quitte à suspendre certaines libertés.
2. Centralisation vs décentralisation
C’est l’un des points les plus importants.
Les Girondins défendent les pouvoirs des provinces. Ils se méfient de Paris, qu’ils trouvent trop influent et trop violent.
Les Jacobins veulent au contraire une France très centralisée, dirigée depuis Paris, pour maintenir l’unité du pays et contrôler la contre-révolution.
3. Le rôle du peuple
Les Girondins représentent les bourgeois libéraux des régions. Ils craignent les débordements populaires, comme les émeutes parisiennes.
Les Jacobins s’appuient sur les sans-culottes, les travailleurs parisiens, et acceptent l’idée que le peuple exerce une pression directe sur le gouvernement. Ils valorisent l’« énergie révolutionnaire » des masses.
4. Leur rapport à la violence
Les Girondins condamnent la violence politique, notamment les massacres de septembre 1792.
Les Jacobins pensent que la violence peut être un outil légitime pour défendre la République menacée. Cette idée conduira à la Terreur (1793-1794), dirigée par Robespierre.
5. Leur chute
En 1793, les Jacobins accusent les Girondins de freiner la Révolution. Paris se soulève et l’Assemblée expulse puis arrête les principaux Girondins. Beaucoup seront guillotinés. Les Jacobins prennent alors le pouvoir jusqu’à la chute de Robespierre en 1794.
En résumé :
Les Girondins sont des républicains modérés, régionaux, libéraux et hostiles à la violence.
Les Jacobins sont des révolutionnaires radicaux, centralisateurs, proches du peuple parisien, et prêts à employer la contrainte pour « sauver la Révolution ».
Deux visions opposées d’une même ambition : construire la France républicaine.
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