La guerre de Corée (1950-1953) est souvent qualifiée de « guerre oubliée », coincée entre la Seconde Guerre mondiale et la guerre du Vietnam. Pourtant, elle a joué un rôle majeur dans l’histoire du XXᵉ siècle et dans l’équilibre mondial de la guerre froide.
À la fin de la Seconde Guerre mondiale, la Corée, qui avait été colonisée par le Japon depuis 1910, est libérée. Mais le pays est divisé en deux zones d’occupation : au nord, l’Union soviétique ; au sud, les États-Unis. Cette ligne de partage est fixée au 38ᵉ parallèle. En 1948, deux États distincts naissent : au nord, la République populaire démocratique de Corée, dirigée par Kim Il-sung, de régime communiste ; au sud, la République de Corée, présidée par Syngman Rhee, de régime autoritaire mais allié des Américains.
Les tensions sont fortes entre ces deux Corée, chacune affirmant représenter la légitimité du pays tout entier. Le 25 juin 1950, les troupes nord-coréennes, soutenues par l’URSS et bientôt par la Chine, franchissent le 38ᵉ parallèle et envahissent le Sud. Séoul tombe rapidement. Les États-Unis réagissent aussitôt et, sous l’égide de l’ONU, organisent une coalition internationale pour défendre la Corée du Sud.
La guerre connaît plusieurs phases spectaculaires. Après l’avancée fulgurante du Nord, les forces de l’ONU, dirigées par le général américain MacArthur, contre-attaquent et reprennent Séoul à l’automne 1950. Elles remontent même jusqu’à la frontière chinoise. Mais la Chine entre alors massivement en guerre, envoyant des centaines de milliers de « volontaires » qui repoussent les troupes de l’ONU. Le front se stabilise finalement autour du 38ᵉ parallèle, dans une guerre de positions qui rappelle celle de 1914-1918, avec tranchées, combats acharnés et lourdes pertes.
Après trois ans d’affrontements, un armistice est signé le 27 juillet 1953 à Panmunjom. Il met fin aux combats, mais aucun traité de paix définitif n’est jamais conclu. La péninsule coréenne reste divisée, séparée par une zone démilitarisée (DMZ), toujours l’une des frontières les plus militarisées du monde.
Le bilan humain est terrible : environ 2,5 millions de morts, militaires et civils confondus. La guerre a dévasté la Corée et laissé des cicatrices profondes. Sur le plan international, elle a confirmé la logique de la guerre froide : d’un côté le camp communiste (URSS et Chine), de l’autre les États-Unis et leurs alliés, prêts à intervenir militairement pour contenir l’expansion du communisme.
Aujourd’hui encore, la guerre de Corée n’est pas officiellement terminée, et la péninsule reste un symbole des divisions héritées du XXᵉ siècle.
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