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Aug 23
48m 30s

Kamtech. Le génocide perpétré par les Kh...

Rfi
About this episode

De 1975 à 1979, les Khmers rouges ont exterminé deux millions de femmes, d’hommes et d’enfants. Mais 50 ans après, qui s’en souvient ? (Rediffusion)

Prétextant un futur bombardement américain, les Khmers rouges ordonnent d’évacuer Phnom Penh lorsqu’ils entrent dans la capitale du Cambodge le 17 Avril 1975. En réalité, la ville est vidée, et sa population déportée vers les campagnes devenues camps de travail et de rééducation. C’est le début du génocide cambodgien dans le nouveau Kampuchéa Démocratique où les mots de la langue khmère sont revus et corrigés. Kamtech ne signifie plus seulement tuer, mais détruire ou réduire en poussière sans laisser de trace.

Alors comment faire pour se souvenir du passé et apaiser les morts ?

Avec le témoignage du cinéaste Rithy Panh dont les films sont projetés dans le cycle « Qui se souvient du génocide cambodgien ? » au Forum des images à Paris.

« Qui se souvient du génocide cambodgien ? » : la bande annonce.

Et la participation de :

- Soko Phay, professeure en Histoire et théorie de l’art à l’Université Paris 8, dont le livre, Cambodge, l’art devant l’extrême est à paraître aux éditions Naïma. Co-organisatrice, avec Pierre Bayard, du programme « Qui se souvient du génocide cambodgien ? » au Forum des images.

Au Cambodge, environ deux millions de personnes – soit près du quart de la population – ont péri entre 1975 et 1979, à la suite de déportations, de meurtres de masse et de famines. Face au génocide perpétré par les Khmers rouges, l’art est un défi que les artistes doivent surmonter. Rithy Panh, Vann Nath, Séra, Svay Sareth ou encore, dans la seconde génération, Davy Chou, Vandy Rattana, Guillaume Suon, Jenny Teng n’ont eu de cesse de faire œuvre de mémoire, pour s’élever contre le déni et l’effacement des morts sans sépulture.

Cinquante ans après le début des massacres dans son pays, Soko Phay revisite les relations entre le témoignage et la fiction et montre comment les œuvres mémorielles donnent à penser les séquelles profondes au sein de la société cambodgienne. La création, par ses ressources symboliques, permet de dévoiler ce qui a été dérobé au regard, tout en assurant le travail de transmission des événements non-inscrits dans l’histoire officielle.

- Jean-Baptiste Phou, écrivain, metteur en scène, auteur du livre « 80 mots du Cambodge », à L’asiathèque. 80 mots qui sont autant d'histoires qui racontent le Cambodge et qui, en plus des racines des mots et de leur résonance dans le coeur des femmes et des hommes qui les utilisent, évoquent le lien particulier qu'entretient l'auteur avec le Cambodge, ses habitants et leur langue. La famille de Jean-Baptiste Phou est d’origine chinoise de l’ethnie Teochew, et a émigré au Cambodge. Les attaches chinoises de la mère restent fortes et Jean-Baptiste, qui a choisi de pratiquer la danse khmère et de s’installer au Cambodge, s’attache à approfondir les traditions du pays auquel il a décidé d’appartenir et en même temps nous fait part des difficultés qu’il rencontre pour comprendre le mode de vie et les réactions des gens et pour s’acclimater et s’insérer. Les mots sont souvent choisis en référence à son histoire personnelle.

- Anne-Laure Porée, journaliste, anthropologue, pour son livre « La langue de l’Angkar, leçons khmères rouges d’anéantissement », aux éditions La Découverte. Comment bien torturer pour réussir un interrogatoire en bon révolutionnaire ? Comment présenter un dossier d'aveux qui satisfasse les dirigeants ? Voilà ce qu'enseigne Duch, le chef khmer rouge du centre de mise à mort S-21, aux interrogateurs qu'il forme de 1975 à 1978 à Phnom Penh. Ses leçons, qui dictent comment penser et agir au service du Parti communiste du Kampuchéa, ont été consignées avec soin dans un cahier noir à petits carreaux d'une cinquantaine de pages.

Anne-Laure Porée décrypte ce document capital, plongeant le lecteur dans le quotidien des génocidaires cambodgiens. Elle identifie trois mots d'ordre au service de l'anéantissement : cultiver – la volonté révolutionnaire, l'esprit guerrier et la chasse aux « ennemis » –, trier – les « ennemis » à travers diverses méthodes, de la rédaction d'une biographie sommaire à la torture physique, en passant par la réécriture de l'histoire – et purifier – les révolutionnaires comme le corps social.

Ces notions reflètent la politique meurtrière orchestrée par le régime de Pol Pot, au pouvoir à partir du 17 avril 1975, qui, en moins de quatre ans, a conduit un quart de la population cambodgienne à la mort. En prenant les Khmers rouges au(x) mot(s), La Langue de l'Angkar rend plus sensibles la logique organisatrice et les singularités d'un régime longtemps resté en marge des études sur les génocides.

En partenariat avec RFI et le Forum des images, le numéro hors-série Historia retrace toute l’histoire du Cambodge, des rois bâtisseurs d’Angkor au régime de terreur de Pol Pot, en passant par le protectorat français et la déclaration d’indépendance.

Pour en savoir plus : Cambodge : de la grandeur d'Angkor à la terreur khmère rouge ».

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