Le New York Times résume ainsi les dernières annonces du gouvernement de Benyamin Netanyahu : « Israël a approuvé » mercredi « l’implantation de nouvelles colonies en Cisjordanie et a annoncé poursuivre son projet de reprise de la ville de Gaza, faisant fi des critiques internationales et défiant le soutien croissant à la création d’un État palestinien indépendant ».
À l’instar du Figaro à Paris, la presse internationale publie les premières images de l’offensive israélienne en périphérie de la ville de Gaza. Objectif : « s’emparer de cette ville et des camps de réfugiés du centre du territoire, considérés comme les derniers bastions du Hamas, prendre le contrôle sécuritaire de toute la bande de Gaza et libérer les otages qui y sont toujours retenus », rapporte le journal.
Non, s’exclame le Guardian à Londres, cette offensive n’est qu’une fuite en avant. « Netanyahu est aux abois. Il estime qu’une guerre sans fin pourrait le maintenir au pouvoir et lui éviter le procès pour corruption qui doit reprendre prochainement. (…) Israël doit mettre fin aux massacres, s’exclame le quotidien britannique. S’emparer de la ville de Gaza et l’occuper ne feraient qu’accentuer l’horreur. (…) Un cessez-le-feu est donc plus urgent que jamais. Donald Trump pourrait mettre un terme à cette extermination et mettre fin à l’impunité d’Israël. Au lieu de cela, hier, déplore le Guardian, les États-Unis ont sanctionné plusieurs responsables de la Cour pénale internationale dans le cadre de l’affaire contre le Premier ministre israélien. Mais, pointe encore le journal, si Donald Trump espère toujours un accord plus large au Moyen-Orient, celui-ci ne peut être construit sur les ruines de Gaza. D’autres États devraient aller au-delà de l’étape importante, mais symbolique, de la reconnaissance d’un État palestinien. »
Le Haaretz, quotidien de gauche israélien, s’emporte contre la volte-face du chef d’état-major de l’armée israélienne, le général Eyal Zamir, au départ opposé à cette offensive et qui a finalement plié. « Nous avons un gouvernement insensé, s’exclame Haaretz. Refuser d’obéir à ses ordres est non seulement permis, mais c’est un devoir. Les généraux qui planifient et exécutent une telle folie sont pleinement complices de ce crime. Un crime contre ce que signifie être israélien, un crime contre l’humanité, un crime contre l’État. »
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Autre offensive menée par Netanyahu, mais diplomatique : le Premier ministre israélien s’en prend à la France et à l’Australie qui ont promis de reconnaître l’État de Palestine en septembre. « La perspective de ces reconnaissances est vécue comme une attaque par Israël, pointe Le Soir à Bruxelles. Reste que « depuis le début de la guerre, Benyamin Netanyahu n’a pas présenté de vision politique claire pour mettre fin au conflit ».
Et le quotidien belge de citer Ofer Bronchtein, Franco-Israélien qui conseille Emmanuel Macron sur les affaires israélo-palestiniennes : « Netanyahu ne veut pas de l’État palestinien, affirme-t-il. Le seul plan concret, c’est celui de l’extrême droite israélienne : guerre, annexion, colonisation… Tout cela cause un préjudice énorme à la population. C’est en refusant d’arrêter sa guerre contre le Hamas, qui n’est désormais plus une menace militaire, que le gouvernement israélien nourrit l’antisémitisme. »
La colonisation qui s’intensifie justement. Mercredi 20 août, un plan controversé pour la création d’une nouvelle, à l’est de Jérusalem, a été validé, ouvrant la voie à la séparation physique entre le nord et le sud de la Cisjordanie occupée. Un plan qui « met ainsi fin au rêve d’un État palestinien », constate la Repubblica à Rome.
Pour le Jerusalem Post, quotidien israélien pourtant proche du pouvoir, « Israël doit se ressaisir sur le plan diplomatique. (…) Nous devons enfin présenter un plan crédible pour le "jour d'après" que les autres capitales pourront soutenir, affirme le journal. Les grandes lignes ne sont pas un mystère : la libération de tous les otages comme point de départ de tout cessez-le-feu durable ; une Autorité palestinienne restructurée, réformée et démilitarisée qui puisse gouverner Gaza et la Cisjordanie avec un contrôle extérieur – ou un organisme international qui gouvernerait Gaza jusqu’à ce que les forces locales soient en mesure de le faire. (…) Il faut être lucide, s’exclame encore le Jerusalem Post. (…) Le mois de septembre approche. (…) Israël a besoin d’arriver avec un programme de reconnaissance de la Palestine. »