Niel, le pouvoir de l’ombre
Xavier Niel n’était pas un patron comme les autres. Ce n’était pas seulement le fondateur de Free ou un investisseur à succès. En une décennie, son influence avait pénétré l’État, les médias et la culture numérique. Il avait tissé une toile dense et discrète, bien au-delà des télécoms.
En investissant dans Le Monde, L’Obs, France-Antilles, il s’imposait en stratège de l’influence médiatique. Non content d’être actionnaire, il façonnait l’écosystème. Il savait verrouiller sans s’exposer. Ses parts dans Le Monde transférées dans un fonds dit « d’indépendance » n’étaient qu’une manœuvre habile. Les journalistes s’exprimaient, mais l’architecture du pouvoir restait sous contrôle.
Capitalisme macronien et cercles fermés
Le pouvoir de Niel s’étendait aussi au politique. Il incarnait ce « capitalisme macronien » fait d’entrepreneurs disruptifs proches de l’Élysée. Brigitte Macron aurait été habillée par Delphine Arnault, fille de Bernard Arnault et belle-fille de Niel. Un détail révélateur d’un cercle fermé, de liens étroits plus que d’un lobbying classique.
Mimi Marchand, pièce maîtresse ?
Lors d’une émission d’Arrêt sur images, vite supprimée, Juan Branco évoquait les liens entre Xavier Niel et Mimi Marchand. Pour lui, la papesse de la presse people, impliquée dans plusieurs affaires, travaillait désormais pour Niel. Elle ne serait plus la manipulatrice, mais la main armée d’un empire médiatique.
Marchand a vendu son agence Bestimage à Niel en 2024. Un rachat stratégique : contrôler l’image, verrouiller les récits, amplifier le « soft power ». Spécialiste des coups médiatiques, elle aurait transféré son savoir-faire dans l’appareil nielien. Disparue des radars, elle n’aurait pas quitté le jeu, mais agirait depuis l’ombre.
Le trio Niel-Marchand-Macronie forme une alliance où l’image devient une arme politique. Ce n’est plus de la communication : c’est une guerre de perception. Marchand, malgré les scandales, pourrait être devenue la pièce maîtresse d’une stratégie médiatique redoutable.
Silence médiatique, censure sélective
Pourquoi si peu de critiques contre Niel ? Parce qu’il est au cœur du système. Il finance, structure, influence. Il n’impose pas le silence : il l’installe. Les rédactions s’autocensurent. Les enquêtes sont étouffées. Un contenu comme l’interview de Branco ? Supprimé.
Arrêt sur images, pourtant incisif, a retiré la séquence critique. Ce n’était ni un bug ni un oubli : une décision. Même les médias les plus critiques respectent la ligne rouge. Bolloré, Drahi, Arnault sont attaqués. Mais Niel reste intouchable. Il incarne une forme d’invisibilité moderne.
Son passé sulfureux, parfois évoqué comme lié à la prostitution ou à des affaires classées, ne refait jamais surface. Il est effacé, son image sanctuarisée. Ce silence n’est pas un hasard : il est orchestré. L’oubli devient un outil de domination.
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