Le 7 août 2025, Karine Bechet-Golovko était l’invitée de Mike Borowski en direct de Moscou, sur la chaîne YouTube de Géopolitique Profonde.
Karine Bechet-Golovko, francophone installée en Russie, est juriste, essayiste et professeure de droit public à l’Université de Moscou. Spécialiste des questions de souveraineté, de droit constitutionnel et des rapports Russie-Occident, elle publie régulièrement des analyses critiques sur la gouvernance globale, la guerre de l’information et les dérives occidentales.
La Russie, bien vivante sous les décombres médiatiques
La propagande occidentale présente une Russie ruinée : économie à terre, dictature implacable, population à genoux. Mais sur le terrain, le pays avance. Loin de l’effondrement espéré, la Russie se réorganise et renforce ses bases économiques et géopolitiques. Le peuple russe, aguerri aux bouleversements, traverse cette phase avec résilience, confiant dans son propre modèle.
Les sanctions n’ont pas détruit l’économie, elles l’ont redirigée. L’État reprend la main, les entreprises se recentrent sur le marché intérieur, les alliances hors Occident se multiplient. L’industrie fonctionne, les infrastructures se modernisent, et la souveraineté économique s’affirme. La Russie s’intègre à un monde multipolaire en construction.
Une économie restructurée, loin de l’effondrement annoncé
Croissance de 4,1 % en 2023, inflation autour de 7,5 % : les indicateurs sont loin du désastre. La substitution aux importations progresse, les exportations énergétiques vers l’Asie explosent, et l’État investit dans les secteurs stratégiques. L’économie de guerre a permis une régénération industrielle. L’agriculture devient excédentaire, l’industrie militaire tourne à plein, et les BRICS ouvrent de nouveaux débouchés.
Malgré les attaques, le rouble reste stable grâce à une politique monétaire rigoureuse et des réserves conséquentes. La Russie développe une résilience systémique que l’Europe, liée à l’OTAN, n’a pas su construire.
Libertés publiques et guerre d’influence
Le récit d’une “démocratie absente” en Russie tient plus de l’idéologie que de l’analyse. Le système russe repose sur un pouvoir vertical assumé, un État fort et une vision civilisationnelle. Les médias sont contrôlés, mais en France aussi, l’autocensure et la censure officielle règnent. En Russie, des espaces alternatifs perdurent, notamment sur internet.
Concernant l’Ukraine, la Russie évoque une guerre existentielle, non de conquête. Donbass, Maïdan, OTAN : Moscou agit face à un ordre unipolaire perçu comme menaçant. L’Occident, qui accuse la Russie d’impérialisme, oublie ses propres interventions militaires. Karine Bechet-Golovko souligne que c’est l’Occident qui a militarisé le droit international.
Une puissance d’avenir dans un monde en transition
La Russie se tourne vers l’Eurasie. Les partenariats avec la Chine, l’Iran, l’Inde ou le Brésil constituent l’ossature d’un monde post-occidental. Le pacte de défense et d’innovation avec Téhéran marque ce tournant. Dans le nucléaire, l’espace ou le cyber, les avancées russes rivalisent avec l’Occident.
La Russie continue de former, d’industrialiser, d’innover. Le retard technologique existe mais n’est pas irrémédiable. Portée par une volonté politique claire, une population mobilisée et une foi dans la souveraineté, elle parie sur l’ordre quand l’Occident sombre dans la confusion.
Ne vous laissez plus manipuler par des élites déconnectées du réel. Découvrez la revue mensuelle Géopolitique Profonde.
https://geopolitique-profonde.com/