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Dans cette troisième lettre, écrite de Viareggio, le 23 avril 1903, Rilke donne quelques conseils de lecture au jeune poète, notamment de fuir les ouvrages critiques.
Il lui conseille surtout d'être patient.
" Le temps, ici, n'est pas une mesure. Un an ne compte pas, dix ans ne sont rien. Etre artiste, c'est ne pas compter, c'est croître comme l'arbre qui ne presse pas sa sève, qui résiste, confiant, aux grands vents de printemps, sans craindre que l'été puisse ne pas venir..."
« Les lettres à un jeune poète » sont publiées pour la première fois en 1929. Rilke les adresse à un jeune homme, Franz Kappus, qui hésite entre une carrière militaire et une carrière de poète. Il s’adresse donc à son ainé, Rilke, pour lui demander conseil. En vérité, Kappus a 20 ans et Rilke, seulement 27 ans, mais déjà une grande notoriété. Les lettres sont écrites avec une grande irrégularité durant les voyages de Rilke à travers l’Europe. Plutôt que des conseils techniques, il s’agit surtout dans ces lettres d’aborder la poésie comme un travail d’approfondissement de son être. C’est ce qui donne une portée universelle à cette correspondance.
Les conseils de Rilke s’appliquent à toutes les formes d’art et à tout travail sur soi. De mon point de vue, toutes les lettres ne se valent pas. Certaines sont plus denses, plus intenses que d’autres. Mais je les lirai toutes -il n’y en a que dix- afin que chacun puisse se faire une idée de ce qu’elles portent. Et sans doute, d’aucun pourra y déceler ce qui le touche intimement.
Martin AMIC
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