En Inde, le prix de la tomate a été multiplié par trois sur l’ensemble du pays, à cause de précipitations exceptionnelles. Cela perturbe l’alimentation quotidienne des habitants et peut entrainer une inflation plus importante que prévue.
La guerre de la tomate a commencé en Inde : le prix de ce fruit a dépassé les 1,5 euro sur les étals de New Delhi, soit cinq fois plus qu’un mois auparavant. L’augmentation moyenne est de 300% sur tout le pays. La détresse s’est donc emparée des Indiens, qui utilisent la tomate pour beaucoup de currys, et des batailles ou vols sporadiques du fruit désiré ont été constatés dans les marchés.
Mais de manière générale, c’est la pénurie qui domine : les stocks s’épuisent en quelques heures chez les commerçants, et une grande franchise américaine de fast-food a annoncé ne plus pouvoir mettre de tomate dans ses burgers. Le coupable est, comme souvent, le climat. Les pluies exceptionnelles de ces derniers mois ont fait pourrir les récoltes du sud de l’Inde, et maintenant, c’est celle du nord qui est menacée par les précipitations records.
Ces derniers jours, il est tombé deux fois plus d’eau sur le nord du pays que la normale, et des inondations ont ravagé les zones montagneuses, qui fournissent une grande partie des tomates de la région à cette saison. L’augmentation conséquente du prix de la tomate est courante pendant la mousson, mais pas de manière aussi forte et soudaine. Et cela pourrait faire monter l’inflation nationale bien au-dessus des 5% prévus pour cette année.
Tout cela pourrait donc prendre une tournure politique : la tomate, l’oignon et la pomme de terre constituent la base du panier indien, et l’inflation de l’un des aliments a déjà entrainé des crises sociales et des renversements de gouvernement. Les autorités ont donc mis en place depuis deux ans un programme de subvention pour l’entrepôt et l’acheminement de ces trois aliments, afin d’améliorer leur distribution. Ces aides ne semblent pas avoir permis d’éviter la crise actuelle, qui est également causée par un dérèglement climatique et une chute de la production.