La Chine, confrontée à un défi majeur dans les années à venir : car le pays va devoir nourrir sa population de 1,4 milliard d’habitants qui consomment de plus en plus de viande, c’est ce que l’on peut lire dans le dernier rapport de l’OCDE et de la FAO sur les perspectives agricoles dans le monde. De nouvelles habitudes de consommation dues à une urbanisation de plus en plus forte et à une hausse des revenus.
La Chine est définitivement sortie de l’après Covid-19 et s’est montrée particulièrement résiliente malgré la hausse des prix, souligne l’OCDE et la FAO dans leur rapport (à consulter ici). L’urbanisation rapide devrait donc se poursuivre. Cela entraîne une consommation de plus en plus importante d’aliments transformés, de matières grasses et de sucre, mais aussi de viande. En Asie du Sud-Est, la consommation de viande va croître de 12 % d'ici à 2032 et c’est la Chine qui sera est à l’origine de cette hausse. Un chiffre qui contraste avec la consommation de céréales qui va stagner avec une progression de moins de 0,5%.
Le modèle agricole chinois d’ailleurs s’intensifie. Pour preuve, cet immeuble de 26 étages inauguré l’an dernier où sont parqués 650 000 porcs destinés à la consommation. La Chine ne pourra pas répondre seule à cette demande croissante de sa population et va rester massivement dépendante des importations de viande bovine dans les prochaines années. Car cette urbanisation a une autre conséquence : la baisse de la surface agricole et la pollution des sols.
Les importations chinoises de soja ont atteint un niveau record malgré les difficultés logistiques liés à la pandémie. Ces importations vont repartir à la hausse, indique le rapport de l’OCDE et de la FAO. La Chine qui reconstitue petite à petit ses effectifs porcins après l’épisode de la peste porcine africaine qui ne semble pas encore tout à fait éradiqué. Et le pays importe toujours plus d’un million de porcs par an, une viande très appréciée et qui est au centre de l’alimentation chinoise. Le Brésil, l’Argentine et l’Uruguay, fournissent pour les trois quarts ce marché chinois de viande bovine.
Le bilan carbone de la consommation de viande est lourd et il représente, selon la FAO, près de 15 % des émissions de gaz à effet de serre. Pour autant, cette consommation devrait encore augmenter de 10 à 15 % d'ici à 2032, après avoir été multipliée par cinq au cours des 60 dernières années dans le monde.
En Chine, la consommation de viande a presque été multipliée par 20 depuis 1960, et cela a de fortes répercussions à l’international, notamment sur les prix mondiaux qui sont dopés par les besoins de la Chine. Aujourd’hui, 70 % des importations chinoises visent à nourrir sa population avec 35 % consacrées aux protéines animales et 37 % en aliments pour le bétail.