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Jul 2023
11m 8s

Éric Coquerel - 1er juillet 2023

France Télévisions
About this episode

La nuit du vendredi 30 juin a été marquée par de nouvelles violences LCL en réaction à l’affaire Nahel, un adolescent de 17 ans tué par un policier pour avoir refusé d’obtempérer lors d’un contrôle routier. La France est frappée par des émeutes d’une rare intensité. Magasins pillés, rues saccagées, voitures brûlées… La facture des dégradations va coûter cher aux contribuables. Si à droite, les chefs de file appellent à cesser ces débordements, La France Insoumise ne s’est pas encore exprimée. « Si on veut que ça retourne au calme, il faut qu’il y ait la justice pour tous. Pas seulement la justice pour le cas de Nahel […] mais la justice par rapport à toutes les inégalités faites aux quartiers populaires depuis des années » revendique Éric Coquerel. Le député de LFI de Seine-et-Marne compare ce mouvement à celui des Gilets Jaunes qui s’est soldé par un embrasement massif. Des manifestations nécessaires selon le président de la commission des Finances qui ont permis entre autres de « revenir sur la taxation injuste ». De la même manière, notre invité souhaiterait que le gouvernement corrige la doctrine de maintien de l’ordre qui s’est considérablement durci sous le mandat de Nicolas Sarkozy qui avait appelé à passer les banlieues au karcher. Mais les jeunes sont-ils réellement sensibles au combat politique et au discours officiel ? À gauche, les députés n’hésitent pas à instrumentaliser le cas de Nahel pour rectifier la loi de 2017 qui autorise les policiers à utiliser leur arme à feu en cas de légitime défense. Ce qui a généré cinq fois plus de victimes. Pour Éric Coquerel cette loi donne « le permis de tuer ». Est-ce suffisant pour faire cesser le feu entre la population et les forces de l’ordre ? « Il faut enfin prendre conscience qu’on a un problème avec le maintien de l’ordre dans ce pays. C’est moins la police elle-même que la doctrine […] il faut revenir un grand plan pour l’égalité dans les quartiers au lieu d’avoir balayé le plan Borloo comme l’a fait Monsieur Macron en 2018 » défend notre invité. 

Dans l’immédiat, Jean-Luc Mélenchon a demandé aux émeutiers de ne pas s’en prendre « aux écoles, aux bibliothèques, aux gymnases ». Accusé de banaliser les dégradations des commissariats et de souffler sur les braises, ses adversaires politiques n’ont pas hésité à le charger, allant jusqu’à dénoncer son attitude complaisante à l’égard des « anti-flics ». « On ne va pas régler les questions si on ne règle pas le rapport entre la police et la population » nuance Eric Coquerel. 

Face à cet excès de violence dans un contexte de tensions exacerbées, certains représentants tels que l’Unsa Police et le Syndicat Alliance, ont exprimé leur exaspération allant jusqu’à employer le terme de « guerre ». Une offensive jugée irresponsable par l’ancien conseiller régional d’Île-de-France. « Le mot est bien trop glorieux pour ce qu’ils font. C’est eux qui mettent de lui sur le feu […] c’est à Gérald Darmanin de montrer qu’il n’est pas soumis à ces groupes que je considère comme des groupes factieux. Ils ne comportent pas en policiers républicains » fustige notre invité qui dénonce cette agitation et cet appel à la guerre civile. 


Violences : comment retrouver le calme


Pour tenter de maîtriser ces manifestations sauvages, le ministre de l’Intérieur a pris de nouvelles mesures radicales. Utilisation de blindés dans certains quartiers chauds, renforcement des équipes sur le terrain… Est-ce la bonne solution ? Pour Éric Coquerel, c’est un coup d’épée dans l’eau : « Ça ne réglera rien […] si il n’y a pas de mesure politiques annoncées immédiatement, ça ne réglera rien » affirme-t-il avant d’expliquer qu’il compte soumettre à Elisabeth Borne une proposition de sortie de crise. Si le gouvernement ne semble pas prendre la mesure et l’impact des décisions politiques à l’origine de l’embrasement du pays, Emmanuel Macron a créé l’indignation en rejetant la responsabilité sur les réseaux sociaux et le rôle de parents. « Ça me fait penser à ces bourgeois du XIX siècle, qui critiquaient les familles de prolétaires par rapport à l’éducation de leurs enfants qu’ils exploitaient dans leur entreprise. C’est un mépris de classe » assène Éric Coquerel. Pour notre invité, il faut recentrer le débat sur la formation des policiers. « Qu’on arrête de culpabiliser comme il le fait les parents » poursuit-il avant de proposer un plan d’urgence pour l’éducation.

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