C’est un fait divers qui a défrayé la chronique en Tunisie en 2015 : le départ de Tunisie de deux adolescentes ayant rejoint Daech pour faire le jihad. Leur mère, Olfa Hamrouni, avait remué ciel et terre et mobilisé les médias pour retrouver ses deux filles aînées.
La réalisatrice tunisienne Kaouther Ben Hania a vu dans cette histoire plus qu’un fait divers : l’histoire d’une malédiction, ou la reproduction de la violence, du patriarcat, de génération en génération. Elle a convaincu Olfa et ses deux filles cadettes, Eya et Tayssir, de participer à un film en compagnie d’actrices : deux jeunes jouant les filles aînées disparues, « dévorées par le loup », et la star Hend Sabri interprétant Olfa.
« Les filles d’Olfa » est sans doute l’œuvre la plus impressionnante de la compétition du dernier festival de Cannes, impressionnante par son ampleur, son ambition et son dispositif qui mêle fiction et documentaire, analyse très fine et profonde de la reproduction de la violence, et déconstruction politique et sociale.
À l’affiche de notre cinéma ce samedi, le journal du cinéma et la correspondance de Romain Chanson en Afrique du Sud sur la 3ème saison de la série « Shuga ».