Poussée par les vents, la fumée des feux de forêt canadiens a même « éteint le soleil de New York », titre La Repubblica qui comme une grande partie de la presse internationale affiche en Une, ces images « couleur sépia » de la Statue de la liberté ou bien encore des gratte-ciels de Manhattan « noyés dans une brume épaisse rouge –orangée », « des scènes d'un autre monde », souligne le Washington Post « on se croirait sur Mars », dit un habitant, alors que New-York « a enregistré hier l'une des pires qualités de l'air de toutes les grandes villes de la planète ». Une pollution « malsaine voire même dangereuse » qui affecte les voies respiratoires, et qui impacte « 98 millions de personnes dans 18 États, du New Hampshire à la Caroline du Sud », rapporte la chaîne américaine NBC. « Dans toute l'Amérique du Nord les habitants ont de nouveau enfilé des masques anti-Covid pour marcher dans les rues, les sorties scolaires ont été annulées, certains vols aériens également et les autorités américaines et canadiennes exhortent des millions de personnes à ne pas sortir dehors », rapporte le New York Times. Et la situation « devrait durer encore plusieurs jours » note le Toronto Star alors que les « vents vont continuer à souffler du nord au sud », transportant la fumée des « quelque 400 incendies qui dévastent l'Ontario et le Québec », des incendies géants « dont plus de la moitié sont considérés comme hors de contrôle », souligne de son côté le Washington Post.
« C’est assurément la sécheresse due au réchauffement climatique, qui rend ces incendies de forêt encore plus extrêmes » explique un spécialiste canadien dans le New York Times. Et c'est une alerte, « un code rouge » lancé au monde entier, prévient le Suddeutsche Zeitung qui rappelle les récentes mises en garde des Nations unies face à « un réchauffement climatique qui augmente considérablement le risque mondial d'incendies de forêts, de quoi transformer les paysages en véritable baril de poudre ». « La sens-tu l'apocalypse ? va dehors elle a une odeur de fumée », raille une militante écologiste dans le quotidien canadien Le Devoir qui exhorte les gouvernements « à sortir des énergies fossiles maintenant ». « Cette fumée qui nous asphyxie est un avertissement » insiste également le Washington Post, elle montre qu' « il est impossible d'échapper à la menace que le climat fait peser sur notre santé ». En espérant que cet avertissement trouvera écho chez nos dirigeants, « d’une certaine manière ce brouillard pourrait permettre à chacun de voir plus clairement ce qui l'attend », commente le quotidien américain.
« C'est un nouveau désastre humanitaire sur cette ligne de front déjà ravagée par 15 mois de guerre », rapportent les envoyés spéciaux du New York Times dans la région dévastée de Kherson, et qui décrivent « des habitants épuisés, fuyant leurs maisons inondées en marchant dans des eaux fétides pleines de débris ». « Des milliers de personnes privées d'eau potable et de ravitaillement », note de son côté El Pais avec « la crainte maintenant de l'apparition d’épidémies, l'eau ayant recouvert des cimetières et tué des milliers d’animaux ». « 42 000 personnes dans la région risquent d'être inondées », dit Die Welt « alors que l'aide internationale tarde à arriver », le quotidien allemand rapporte la colère du président Zelensky qui dans ses colonnes ce matin critique durement l'ONU et la Croix-Rouge « qui ne sont toujours pas là pour aider ». Le président ukrainien qui accuse également « la Russie de tirer sur les secouristes ukrainiens ».
Même si le Vatican tente « comme toujours de minimiser », « la santé du Pape octogénaire semble très fragile », souligne le Suddeutsche Zeitung, au lendemain d'une nouvelle opération « sous anesthésie générale », qui s'est bien passée. François va devoir rester hospitalisé une dizaine de jours, et à libérer son agenda « jusqu'au 18 juin », rapporte de son côté le Washington Post qui note « qu'il s'agit de sa 2ᵉ hospitalisation en moins de 3 mois, après une bronchite fin mars ».« Ce qui relance les inquiétudes », acquiesce le New York Times qui souligne que même si le pape « n'entend pas renoncer à sa charge », il a révélé en décembre dernier « avoir préparé une lettre de démission en cas d'incapacité médicale permanente ».